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Photo du rédacteurCorinne Dupeyrat

Une oeuvre monumentale ...


Copyright : je ne sais pas qui malheureusement...



Dimanche dernier, j'ai vu fleurir des photos de l'Arc de Triomphe recouvert de bâches. Naïvement, je me suis dit : « Tiens, il y a à nouveau des travaux ? »


Mais que nenni, il s'agit en réalité d'une œuvre d'art !


Cette installation, auto financée paraît-il, est une œuvre posthume de l’artiste Christo, décédé l’année dernière. Ses proches ont souhaité lui rendre ce dernier hommage.


Putain de merde !!! Autant vous dire que mon sang n’a fait qu’un tour.


Comment peut-on, alors que nous traversons une crise d’une ampleur abyssale, avoir l’indécence de dépenser la somme colossale de 14 millions d’euros, pour recouvrir une œuvre d'art avec des bouts de tissu ? Je dois dire que dans le domaine de l'inutile on atteint-là des sommets !


L’œuvre d’art dont je parle, c’est bien l’Arc de Triomphe lui-même, symbole emblématique de Paris et de la France.

Pour mémoire, l’Arc de Triomphe a été érigé pour commémorer les victoires de notre cher Napoléon 1er, empereur des Français, et entretenir la mémoire des soldats morts au service de la patrie pour défendre NOTRE LIBERTE.

Un des haut-relief se nomme par ailleurs « La Résistance ». Tiens, tiens, elle se retrouve masquée, muselée, elle-aussi maintenant… Étonnant, ce masque posé, tel un voile liberticide, pour dissimuler nos valeurs primordiales et constitutionnelles… J’y vois presque une intention de faire sombrer dans l’oubli toute tentative de sortir de la « moutonnade ».


Ça y est, en plus d’être vulgaire, je deviens complotiste on dirait…


Je me pose la question : une fois que cette farce sera terminée, invitera-t-on les Français à venir se torcher le cul avec cette merde pour la transformer en œuvre populaire magistrale ? Non, non, je ne peux pas dire ça : on ne se torche pas le cul avec un étron, c’est antinomique, presque un oxymore…

Rien qu'à imaginer ce tissu soyeux caresser mon popotin, je frétille d'impatience et fantasme déjà à l’idée du moment d'extases qui m’attend. Je me marre en imaginant la Place de l'Étoile prendre l’apparence d’un gigantesque chiotte public à ciel ouvert. Je vois déjà tous ces gens, accourant de toutes parts, pour contribuer à orner de leurs fientes ce qui n'a d'œuvre que le nom qu'on a bien voulu lui donner. C’est sûr, ils laisseront, eux aussi, leurs noms dans les annales (ha, ha !) de l’histoire de l’art !

Ne serait-ce pas génial d’organiser une phénoménale « torche-cul party », hommage du peuple au grand Christo, lors du décrochage ? Ce « happening » serait un grand moment : tous unis pour créer. Main dans la main, ou plutôt fesse contre fesse. À bas les distanciations sociales, l’instant est prodigieux, presque surréaliste !

J’imagine déjà ce grand drap immaculé, couvert de crottes (les pigeons et autres piafs sont déjà à l’œuvre, je le sens !).

Rien ne se perd, tout se transforme. Le recyclage est à la mode chez les bobos.


Quelle belle toile vierge nous attend les amis !

Osons créer notre œuvre collective : un grand « MERDE ! » à ce système inepte et au gaspillage indécent que quelques trous du culs élitistes osent imposer au regard de tous, dans l'irrespect le plus total.

Voyez-vous tous ces excréments déclinés dans une gamme chromatique allant du beige-café au lait, au chocolat sombre et mousseux, en passant par le brun-rouge et l’ocre ? Hummmm ! Voyez-vous cette farandole de tâches aléatoires qui ferait rêver plus d’un psychiatre ?

Je le sens, cette métaphore réveille déjà votre créativité et votre âme d’artiste enfouie dans les méandres des souvenirs de votre enfance.

Allons-y, lâchons-nous, tartinons tous allègrement ! Le message serait clair : arrêtez de nous prendre pour des fions, vous pouvez vous le foutre au cul votre empaquetage à la Christo !

L’Arc à nouveau triomphant révèlerait alors toute la grandeur de notre décadence.


Bon, allez, j’arrête mon délire… Ça m’a fait du bien de m’exprimer à cœur ouvert. Je vous laisse à vos réflexions. Pour ma part, je vais aller faire un peu de coloriage pour me détendre et apporter une petite touche de bonheur aux personnes qui y sont sensibles.


Corinne Dupeyrat, artiste.

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